Officiellement inauguré le 27 juin prochain à Blois, Fleur de Loire est un établissement hors normes. Projet d’une vie porté par l’ancien chef doublement étoilé de La Maison d’à Côté, Christophe Hay, c’est également l’écrin extraordinaire d’un patrimoine local et d’un savoir-faire hospitalier et culinaire. Une réalisation qui a permis à cet enfant du pays de développer une nouvelle collaboration avec Caroline Tissier, l’architecte d’intérieur plébiscitée par les restaurateurs et les hôteliers. Revue de détails !
Entre Caroline Tissier et le chef Christophe Hay, la belle histoire remonte déjà à plusieurs années. Le chef avait en effet choisi la créatrice d’ambiances inspirées pour son tout premier restaurant, la Maison d’à Côté, ouvert en 2014 à proximité de Chambord. D’autres collaborations ont suivi, à l’image de la Table d’à Côté, inaugurée en 2019 et rapidement distinguée.
Tout naturellement, Christophe Hay a renouvelé sa confiance à Caroline Tissier pour mettre en scène ce projet XXL. L’objectif ? Transformer un édifice blésois du 17ème chargé d’histoire en lieu de vie, de gastronomie locale inspirée et d’hospitalité. Deux ans de travaux ont été nécessaires pour métamorphoser le bâtiment historique en établissement 5 étoiles à la convivialité raffinée. Pensé comme une maison de famille, le bâtiment en U de 5 000 m² accueille désormais deux restaurants, un hôtel de 44 chambres, un bar lounge, un kiosque à pâtisserie, une épicerie, un spa Sisley, une salle de fitness, une salle de séminaire… avec vue imprenable sur Blois et les rives de la Loire.
Entre les deux complices, pas de consignes strictes ni d’exercice imposé. Pour composer un écrin aussi sensoriel que contemporain, le seul souhait exprimé par Christophe Hay était de penser le design en s’inspirant de la nature, des eaux tumultueuses de la Loire, du patrimoine ligérien et de sa belle minéralité.
Pour Caroline Tissier, le premier défi a été de tirer parti des contraintes structurelles du bâtiment. Volumes mansardés dans les étages, soupentes, sols anciens pour le moins usés… Autant de détails qu’il a fallu intégrer à l’esprit du projet et sublimer pour aménager les différents espaces.
Parmi les lignes directrices qui ont guidé la créatrice, l’influence de l’environnement naturel que l’on retrouve dans tout l’établissement : motifs végétaux stylisés sur des papiers peints de toute beauté, bois naturels ou teintés, tons aquatiques inspirés des eaux du fleuve… Autre parti pris affirmé : l’omniprésence de la minéralité avec une déclinaison de tons allant des sols en céramique blanc cassé aux murs en pierre de taille de la région et aux cloisons recouvertes d’un marbre joliment veiné.
Partout des matières nobles que l’on a envie de toucher, un univers écrin qui conjugue les codes de la restauration et de l’hôtellerie de luxe avec un naturalisme empreint de sensorialité. Particulièrement travaillées et rehaussées de feuille de cuivre, les patines murales jouent sur le relief et offrent un dégradé d’ombres et de teintes allant de la pierre brute aux reflets dorés. Autre fil rouge adopté par Caroline Tissier, la belle utilisation des reflets métalliques du laiton avec d’élégantes touches dorées déclinées en une infinie variation : laiton patiné, brillant ou brossé…
Les couleurs choisies par la décoratrice d’intérieur sont autant de rappels de cet univers ligérien auquel Christophe Hay est profondément attaché. Les teintes sable et pierreuses, les beiges clairs, irisés ou grisés font écho aux berges de la Loire et aux pierres du pont Jacques Gabriel que l’on aperçoit des fenêtres du restaurant. La palette allant du vert au bleu évoque les couleurs changeantes de l’eau du fleuve majestueux qui a façonné ce territoire. A l’image du sublime marbre bleu vert qui recouvre le bar dans l’espace lounge.
Au cœur de cet univers inspiré, les deux restaurants rivalisent de design élégant et de fluidité. Au premier étage de l’aile principale, le gastronomique « Christophe Hay » est le véritable poumon du projet. Doté d’un salon et d’une salle principale, l’endroit décline patines murales très travaillées, plateaux de tables de marbre veiné et mobilier contemporain sophistiqué. Celui-ci est, pour majorité, dessiné par l’agence. « Amour blanc », le second restaurant gastronomique, est quant à lui installé sur deux étages bien différenciés du nouveau bâtiment. Le rez-de-chaussée accueille un kiosque à pâtisserie, un espace dégustation de vins et une boutique haut de gamme. Au premier étage, Caroline Tissier a souhaité recréer une ambiance campagne chic, résolument boisée et décontractée.
Les 44 chambres de l’hôtel sont réparties dans les deux ailes du bâtiment. La décoration fait la part belle au raffinement et à la déconnection. D’inspiration aquatique ou végétale, les papiers peints ont été recolorisés pour donner une impression d’harmonie distinguée. Elégant et cosy, le mobilier contemporain a été réalisé sur mesure dans une dominante de tons gris. Tout en rondeur, les luminaires dorés ont été dessinés par Caroline Tissier et réalisés sur mesure par Brossier Saderne.
Élément emblématique du travail de Caroline Tissier, le choix des luminaires est particulièrement soigné. Dans le lobby de l’hôtel, on trouve un luminaire XXL dessiné par Caroline et réalisé sur mesure par Art et Floritude. Le restaurant gastronomique « Christophe Hay », quant à lui, est habillé de luminaires signés Luke Lamp & Co, un fabricant américain qui travaille sur l’illumination de la corde. D’autres luminaires en albâtre de Bert Frank viennent également éclairer les points de circulation.
Dernière touche pour rehausser cette expérience unique : Caroline Tissier a souhaité travailler avec des artistes d’exception aux inspirations multiples. Ainsi, des œuvres de la designer et plasticienne Lauren Collin ornent le lobby et les chambres. Des tableaux abstraits de la peintre Christine Goujon sont exposés dans le bar lounge et le salon cheminée. Enfin, des sculptures réalisées par différents artistes de la galerie ‘Amélie, Maison d’art’ ont trouvé leur place dans le restaurant et à plusieurs endroits de l’établissement.